Ou comment écrire l’usine.Joseph Ponthus est écrivain. Il l’est devenu comme il est devenu ouvrier intérimaire en usine.


Ce n’est ni un sociologue, ni un militant. S’il est allé à l’usine c’est pour les sous. Parce que changement de vie, envie de Bretagne, envie de fonder une famille, et puis et puis … pas de boulot dans son domaine … mais il faut bosser quand même.

Et aller bosser, c’est l’intérim et c’est l’usine. D’abord, l’usine de poisson et de crustacés. Là c’est le travail à la chaîne, parfois de jour, parfois de nuit. Les machines infernales, les tapis qui tombent en panne, les mouvements répétitifs, les tonnes de bulots à pelleter, les tonnes de tofu à égoutter … hé oui du tofu, aussi !

Et puis c’est aussi les abattoirs. Nettoyer la salle de découpe. 8h pour faire disparaître le sang et traquer les bout de viande coincés dans les recoins des machines. Faut être costaud pour manier le tuyau et gérer la pression.  Après c’est pousser les carcasses, de nuit comme de jour.

Joseph Ponthus raconte, livre, libère sa parole.

Ecrire à la ligne. Phrases courtes, cadencées, comme le sont les mouvements répétitifs qui s’impriment en lui durant ces longues heures d’usine.

Ecrire pour tenir. Et tenir c’est aussi prendre le temps de la pause, échanger quelques mots, boire le café, fumer et chanter.

A la ligne, feuillet d’usine a reçu déjà plusieurs prix

Prix RTL Lire 2019

Prix Régine Deforges

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