Pour un acte d’une honnêteté décalée dans un climat avancé de corruption, le cheminot Tsanko se retrouve instrument d’un coup médiatique du ministère des Transports, et comme il s’obstine, le voilà moqué, ridiculisé, rudoyé, battu.


Cette farce tragicomique à l’humour raide et aux accents burlesques passe au vitriol la bonne vieille absurdité kafkaïenne de l’individu aux prises avec un système rigide. L’évident règlement de compte des réalisateurs avec les turpitudes contemporaines de leur pays (corruption, passivité, humiliation, arrogance) n’empêche pas un propos universel.

A compléter par ce qui aura été, à notre avis, l'un des meilleurs films à Cannes en 2017, Taxi Sofia.

Eh bien, il est rare, il est discret, il n'a pas d'argent, le cinéma bulgare, pas beaucoup de spectateurs mais tellement de choses à dire, un point de vue non pas sombre mais lucide, terriblement lucide, sur ce qui se passe aujourd'hui en Bulgarie et plus largement en Europe (on croit souvent les bulgares en retard, mais peut-être ont-ils en réalité une longueur d'avance...). Bien souvent servi avec une bonne pincée d'un excellent humour noir, voilà un cinéma à suivre de près.

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