Faussement sentimental et vraiment joyeux, L’été de Kikujiro est un curieux OVNI qui ne craint rien, ni l’improvisation, ni le pathétique, ni le bricolage, ni la fantaisie : absolument rien. On a affaire à un cinéma d’une belle liberté, sur le fond et la forme, et en même temps d'une touchante simplicité.
Le récit est bouleversant dans sa drôlerie et incroyablement intelligent dans sa manière de faire résonner en miroir ses deux personnages blessés, Masao l’enfant et Kikujiro l’adulte - l’un étant la projection de l’autre. Venant de Takeshi Kitano, cinéaste prolixe plutôt porté sur des films de genre, et touche-à-tout atypique (vedette de la télé - plutôt pitre - acteur et réalisateur, il produit ses propres films et a aussi écrit une cinquantaine de livres...), voilà un film inattendu, d’inspiration autobiographique, qui agit comme un remède sur nos maux d’adultes forcément écorchés.