« Toi seule peut sauver ton peuple du martyre. »
Cette voix, Aline Sitoé Diatta (1920-1944), l’entend alors qu’elle est une toute jeune femme. Elle l’écoute, entre en résistance et devient reine ou plus exactement prêtresse des Diola, peuple de Casamance.
Au-delà de son portrait, ce roman nous plonge dans l’histoire du Sénégal, et de cette région en particulier, successivement envahie par les Portugais, rattachée à l’empire colonial français en 1885 et confrontée aux conflits mondiaux du XXe siècle.
Les hommes de guerre ont imposé leur foi, leur loi, leur culture et même leur guerre niant les rites, chants, danses et fétiches de la culture indigène. Aline refuse l’assimilation, s’appuie sur la sagesse et le savoir des anciens prône la non-violence pour lutter contre le pouvoir colonial.
Karine Silla, de son écriture dense et évocatrice, donne chair à celle qui pétrie de doutes, redonne espoir à son peuple et incarne la désobéissance civile au Sénégal.