C'est l'histoire d'un monde rural qui change...
On connaît Éric Fottorino comme un homme de presse. Audacieux, qui lance des formats de revues et de journaux originaux (le 1, Legende, Zadig...) par la forme ou le fond et qui nous donnent à voir le monde dans sa diversité, sa pluralité, sa différence. Mais aussi le monde tout proche de nous, si proche que nous l'ignorons parfois.
C'est à la terre du Jura que s'attache le 17e roman de Fottorino, pour faire vivre sous nos yeux un terroir, une famille - le père, le fils et les générations qui les précédent et qu'ils perpétuent - et un métier passion, celui d'agriculteur. Ou plutôt de paysan, au sens noble du terme.
Le père a tout fait pour faire vivre l'exploitation, sûr de sa place dans le monde, celui qui fait du rendement pour nourrir toute une nation : plus grand, plus vite, plus d'engrais... jusqu'à en perdre le rapport avec sa terre et le paysage au point d'installer des éoliennes géantes sur la terre séculaire...
Le fils à l'opposé, prend son temps, cherche à retrouver le lien avec la nature, sans chimie, en se détachant du poids et des contraintes de l'agriculture intensive... et il s'oppose aux éoliennes et au père qui les installe, comme bouleversant l'ordre immuable de la nature, du paysage et du temps.
C'est l'histoire d'un monde rural qui change et qui cherche à trouver sa place parmi les hommes et au cœur de la nature. C'est l'histoire de générations qui se suivent, sans arriver à se comprendre tout à fait. C'est l'histoire d'un père et d'un fils qui s'opposent mais qui se ressemblent plus qu'ils ne croient.
C'est une histoire d'amour enfin, pour une terre, pour un lieu, pour un décor, un paysage, un ordre naturel, et pour ses acteurs au quotidien. Les paysans qui nous nourrissent et font vivre nos campagnes... malgré tout.
Un coup de cœur proposé par un lecteur assidu de la Bibliothèque de Marcillac-Vallon