Ce roman est étrangement agréable et/puisque agréablement étrange.
Roman étrange étant donné que Robert, le narrateur, se retrouve d'un coup sans enfants, comme s'il n'en avait jamais eus (tout le monde en paraît convaincu), ce qu'il se voit contraint à admettre... avant que son existence ne se transforme encore, imperceptiblement, pas à pas, vers une autre... Sa narration transmet cette inquiétante étrangeté, nous fait vivre ses réflexions et la déstabilisation profonde qu'il ressent tout en ayant un aspect absurde et comique tout à la fois.
Agréable récit aussi par son style très oral et en même temps très bien écrit : on croit entendre les personnages parler, penser et il pourrait très bien servir de support pour construire une pièce de théâtre !
Mais ce roman est aussi autre chose qu'un simple exercice littéraire car il livre une réflexion sur le fait pour chacun de se résumer à sa seule vie, d'en être heureux mais d’envier et d’idéaliser souvent à tort celle, très différente, des autres, sur la subjectivité de tout ressenti, de toute interprétation.